mardi 26 juin 2012

ESSAI EN LIGNE - Les perceptions de c.o. du collégial à l'égard des collégiens ... selon Katherine Coté





LA DÉMARCHE

Lors de la journée annuelle de formation continue de l’Association des conseillers d’orientation du collégial (ACOC) du 1er novembre 2010, quinze conseillères et conseillers d’orientation furent sélectionnés selon une stratégie d’échantillonnage non aléatoire. Un résumé descriptif de la recherche ainsi qu’une invitation à en discuter oralement après la journée de formation de l’ACOC ont constitué en la méthode de recrutement des sujets. Louis Cournoyer, chercheur responsable de ce projet, a présenté cette recherche aux participant(e)s potentiel(le)s qui devaient tous être membres de l’Ordre des conseillers et des conseillères d’orientation du Québec pour ainsi se prévaloir d’une certaine homogénéité en regard de leur formation initiale et de leurs obligations déontologiques. De plus, il fallait s’assurer que ces spécialistes de l’orientation travaillaient principalement en consultation auprès de jeunes collégiennes et collégiens dans le secteur de l’information scolaire et de l’orientation professionnelle. Aussi, ils devaient exercer leur pratique de l’orientation dans un cégep francophone car les entretiens semi-structurés ont été conduits dans la langue française. L’origine ethnique, la culture et le sexe ne furent en aucun cas des motifs de discrimination pour participer à cette recherche. Les c.o.[1] qui répondaient à ces critères pouvaient alors laisser leurs coordonnées s’ils étaient intéressés à participer à cette recherche sur des heures rémunérées par leur employeur dans leur milieu de travail. Dans les jours suivants, un rendez-vous fut fixé par téléphone dans l’optique de planifier sur leur lieu de travail une entrevue semi-dirigée d’une durée d’environ une heure et trente minutes avec les conseillères et conseillers d’orientation étant toujours intéressés à participer à ce projet de recherche. Geneviève Ménard, auxiliaire de recherche à l’Université du Québec à Montréal, a eu la responsabilité d’effectuer la prise de contact téléphonique tout en rappelant le contenu du projet de recherche incluant ses objectifs, procédures, avantages et risques à participer, mesures de confidentialité ainsi que sa durée.  De plus, la conduite des entretiens semi-structurés fut la tâche d’une auxiliaire de recherche rattachée au projet. Toutefois, les régions où travaillaient ces conseillères et conseillers d’orientation a été la seule partie du recrutement et de la sélection des sujets qui fut aléatoire. En fait, les professionnel(le)s interviewé(e)s provenaient des cégeps des régions suivantes : une totalité de 15 participants incluant (n=12) femmes et (n=3) hommes provenant de différentes régions de la province (Bas-Saint-Laurent, 3; Québec, 3; Chaudières-Beauce-Appalaches, 2; Mauricie, 1; Centre-du-Québec, 1; Montréal, 4; Outaouais, 1) et de 11 collèges d’enseignement général et professionnel (CEGEP) ont répondu favorablement à l’invitation de participation à cette recherche.  Les participants et les participantes ont été rencontrés une seule fois, dans leur milieu de travail et à des heures qui leur étaient déjà rémunérées par leur employeur. Au début de la rencontre, un formulaire d’information et de consentement de participation était remis et lu à haute voix, puis signé par le participant ou la participante. La participation au projet étant volontaire, les participants et les participantes étaient libres de mettre fin à leur participation en tout temps au cours de cette recherche. Les données ont été recueillies au moyen de l’administration d’un guide d’entretien qui est composé de questions à réponses ouvertes et semi-ouvertes. La durée moyenne des entrevues a été d’une heure et demie.

LE SOMMAIRE DE L'ESSAI


Dans notre société québécoise actuelle, l’indécision quant au choix de carrière préoccupe beaucoup d’acteurs dont les étudiants, les parents, les enseignants, les conseillers d’orientation ainsi que les décideurs des institutions scolaires et gouvernementales. Ainsi, dans notre société de performance, la pression à diplômer est fort présente chez plusieurs jeunes qui ne se sentent pas toujours assez matures au niveau vocationnel pour prendre une décision éclairée quant à leur avenir professionnel. De surcroît, plusieurs recherches scientifiques se sont penchées sur le phénomène de l’indécision vocationnelle chez les adolescents et les jeunes adultes. Toutefois, un questionnement demeure : mais, qu’en est-il des perceptions des conseillères et des conseillers d’orientation concernant l’indécision vocationnelle ? En ce sens, cette recherche vise à examiner les perceptions entretenues par des conseillères et des conseillers d’orientation du réseau d’enseignement collégial public, à l’égard de l’indécision vocationnelle des collégiennes et des collégiens, dans le cadre de leur pratique professionnelle. À vrai dire, les conseillères et conseillers d’orientation effectuent l’évaluation des besoins en orientation par l’entremise d’entrevues de counseling individuel. Par conséquent, leur jugement professionnel se retrouve influencé par leurs perceptions des situations vécues par leurs clients. Effectivement, cela peut amener chez ces derniers des perceptions variables quant à la réalité des problématiques d’orientation des jeunes qu’ils rencontrent, notamment en matière d’indécision. En fait, peu d’études concernant les perceptions de conseillères et conseillers d’orientation ont été effectuées jusqu’à tout récemment. Pour ce faire, la méthodologie de cet essai consiste en une recherche qualitative exploratoire par une analyse thématique séquencée suite à une lecture flottante du verbatim des quinze conseillères (n=12) et conseillers (n=3) d’orientation interviewés. La collecte de donnée a été effectuée en un temps seulement. L’analyse des résultats issue des verbatim des conseillères et conseillers d’orientation a permis de dégager six grands thèmes dont leurs doutes quant au niveau de maturité vocationnelle des jeunes, leurs perceptions des réactions émotives et comportementales chez les jeunes indécis, leurs pistes d’intervention pour contrer l’indécision vocationnelle, l’influence de l’environnement social dans une décision d’orientation, leurs constatations des mesures actives entreprises pour l’orientation et l’entrée au collégial comme étant une période transitionnelle charnière dans la vie des collégiennes et collégiens. En dernier lieu, les résultats semblent démontrer que les conseillers d’orientation interviewés se basent en grande partie sur une approche d’intervention basée sur la psychologie développementale en orientation. Par contre, les résultats n’ont pas fait clairement état des perceptions des conseillères et conseillers d’orientation quant à la pression sociétaire pour se décider sur le plan vocationnel. Toutefois, ils ont mentionné la pression parentale que subissent certains collégiens. Finalement, les conseillères et conseillers d’orientation n’ont pas abordé les attitudes à privilégier dans une situation d’indécision vocationnelle, mais ils ont plutôt discuté à propos des réactions émotives et comportementales qui sont nuisibles au processus décisionnel, notamment l’anxiété, le manque de confiance en soi, et la procrastination.

Une copie de l’essai peut être transmis sur demande en passant par Louis Cournoyer, c.o., professeur à cournoyer.louis@uqam.ca
Bonne journée.

Louis

[1] Conseillères et conseillers d’orientation

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