lundi 1 septembre 2014

Critique d'un classique de la recherche d'emploi : « De quelle couleur est votre parachute ? »


Repenser un classique : une critique de « De quelle couleur est votre parachute? »

Publié le 9 octobre 2013 par Kari Mirkin. 

Explorer la mer des guides pour chercheurs d’emploi dans une librairie ou en ligne peut s’avérer une tâche ardue. Ajoutez à cela la pléthore d’articles, d’évaluations et de sites de synthèse renvoyés par une recherche rapide sur internet et vous verrez qu’apprendre à trouver un emploi devient un métier en soi. Pour nombre d’entre nous, il est difficile d’imaginer à quoi ressemblait une recherche d’emploi avant l’existence de Google. Les offres d’emploi peuvent encore trouver leur place dans les petites annonces, mais ce n’est certainement pas la seule, ni même le premier endroit où nous rechercherions des pistes. Et ce n’est qu’au cours des années très récentes que les plates-formes de réseaux sociaux ont émergé comme un levier potentiel pour lancer une carrière. 


Revisite d’un classique : De quelle couleur est votre parachute?

Avec un brin de nostalgie, j’ai cherché sur les étagères d’une librairie de livres d’occasion à proximité (même si j’ai fini sur eBay) la première édition disponible de De quelle couleur est votre parachute?largement considéré comme un classique dans le domaine de plus en plus fourni des manuels d’aide à l’autodétermination de carrière. Je voulais savoir si ce qu’il contenait pouvait avoir résisté à l’usure du temps. De quelle couleur est votre parachute? a été publié pour la première fois dans sa version anglaise en 1970, par Richard Nelson Bolles. En plus de quarante ans, le livre a reçu des mises à jour quasi annuelles et s’est vendu à plus de dix millions d’exemplaires. Il existe une édition pour les adolescents, une autre pour les retraités et même quelques éditions centrées sur la recherche d’emploi en ligne, coécrites par Bolles et son fils, Mark. La plus ancienne édition que j’aie pu trouver date de 1978 et c’était la cinquième édition du manuel, déjà fermement implantée dans une nouvelle ère de la recherche d’emploi. Sans même s’attarder à la couverture dont la meilleure description serait « routinière », l’ouvrage affiche son âge en citant des industries aujourd’hui défuntes et des ressources de carrière obsolètes, Dans le même esprit, le lecteur d’aujourd’hui remarque l’apparition systématique du mot « elle » entre parenthèses, comme si l’auteur ressentait le besoin de nous rappeler chaque fois qu’en fait, les femmes aussi peuvent être à la recherche d’un emploi. 

Même avec les références surannées et le style d’écriture humoristique de Bolles, ce qu’il y a de plus étonnant dans De quelle couleur est votre parachute?, c’est que, non seulement ses leçons de base sonnent toujours vrai, mais en Quand il s’agit de rechercher un emploi, quel conseil a résisté à l’épreuve du temps? Selon la philosophie de Bolles, le chercheur d’emploi a autant à offrir à un employeur que ce que l’employeur est censé lui offrir, et cette approche bouleverse la dynamique de forces qui sous-tend la recherche d’emploi dans son intégralité, une dynamique toujours d’actualité. Avouons-le, même si on nous répète souvent qu’un entretien d’embauche est autant une occasion pour nous d’en apprendre plus sur « eux », que pour eux d’en apprendre plus sur « nous », la confrontation n’apparaît jamais tout à fait équilibrée. Il part du principe que si vous trouvez une organisation que vous admirez, déterminez les problèmes auxquels elle est confrontée et vous positionnez comme la meilleure personne pour les solutionner, l’organisation n’aura aucun autre choix que de vous engager, qu’un poste soit vacant ou non. 

Bolles émet ensuite la « morale paradoxale de tout cela », une intéressante théorie qui s’oppose à nouveau à la sagesse conventionnelle : plus le « niveau de compétences dont vous pouvez légitimement vous prévaloir est spécialisé, plus vous avez de chances de trouver un emploi ». Ne vous présentez plus comme un touche-à-tout, comme quelqu’un capable d’aborder avec succès tout ce qui lui est proposé; à la place, dressez le portait du poste que vous voulez et déterminez les compétences dont vous vous servirez pour l’obtenir. Donc, pour reprendre la métaphore du livre (et la prolonger quelque peu au-delà du texte), non seulement choisissez la couleur de votre parachute mais choisissez-en la taille, la forme et même l’endroit où vous atterrissez.

Le vif du sujet de la conception de votre parachute Comment décidez-vous de la carrière dont vous rêvez? Bolles fournit une litanie d’exercices pour  vous aider à vous en faire une idée. Prenons le huitième exercice pratique, par exemple : Commencez par prendre dix feuilles de papier et écrivez « Qui suis-je? » au sommet de chacune  d’elles. Dès que vous avez dix réponses différentes, revenez sur chacune des feuilles et isolez celles qui vous motivent le plus (ce sont les mots de Bolles et non les miens) à propos de cette identité particulière. Passez ensuite une nouvelle fois en revue les feuilles et cherchez les aspects favoris de vos différents « moi » qui mettent en évidence des thèmes communs. Quelqu’un qui se considère à la fois comme un chef et un écrivain, par exemple, peut découvrir que, dans les deux cas, ce qui lui plaît le plus, c’est de créer des choses à partir de zéro. 

Pris dans leur ensemble, la méthode et les exercices exposés exigeraient des heures et des heures de réflexion et de recherche approfondies, même en disposant d’une connexion haute vitesse. Ce n’est toutefois pas tout à fait réaliste étant donné que de nombreuses organisations du domaine social ou autre ne sont pas toujours en mesure de faire face et d’embaucher quelqu’un dans un nouveau poste qui n’ait pas été planifié ou budgétisé, même si cette personne offre de nombreux atouts. Ceci vous laisse regonflé à bloc, conscient de vous mais toujours sans emploi. Bolles recommande de compléter ce procédé par des techniques de recherche d’emploi plus conventionnelles, comme puiser des prospects parmi votre réseau professionnel existant et envoyer votre CV et une lettre de motivation en réponse à des offres d’emploi. J’irais un peu plus loin en vous suggérant de consacrer une énergie égale à « la sculpture d’un poste à votre image » et à la recherche d’occasions existantes qui exploitent vos compétences, rencontrent vos intérêts et vous laissent de l’espace pour évoluer. Investir sérieusement de votre temps à déterminer les compétences que vous voulez exploiter et les intérêts que vous souhaitez voir s’épanouir dans le reste de votre vie apparaît également comme une initiative plus que louable, même si vous renoncez au reste des prescriptions de l’ouvrage et ne trouvez pas de correspondance parfaite sur le marché du travail.

Que vous la suiviez ou non à la lettre, l’approche de la recherche d’emploi de Bolles demeure presqu’aussi pertinente et radicale à l’heure actuelle qu’en 1978, 1989 ou toute autre année depuis des décennies, où il l’a partagée avec le monde.

Pour consulter la version formelle de l'article, veuillez cliquez sur ICI











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